« Surprenant que, lentement en vous, ce que l’on croyait accessoire devienne presque le principal. J’ai toujours voulu être danseur, ignorant ce que cet art impose comme souffrance, obligation, fermeté, force et maîtrise. Mes pieds n’étaient pas prédisposés à cet art, mais il n’était pas imaginable de renoncer.

Il fallait donc façonner, affiner ce chausson pour qu’il soit le mien, me supporter, m’accompagner… ce qu’il a fait tout au long de ma carrière.

Cela fait maintenant plus de vingt ans que je travaille à créer avec lui, en l’associant comme un excellent partenaire. Vingt ans, où ayant ressenti ce besoin foudroyant, cette envie de connaitre un autre langage, et dont j’avais besoin d’une matière noble pour m’exprimer.

Bien sûr les chaussons sont multiples : beaux, neufs, sales, rangés, au repos, mais ils portent tous de l’existence et du vécu. C’est avec eux que je peux exprimer ce que j’ai envie de faire connaitre et de partager ».

JEAN-CHARLES GIL